Le GIEC vient de publier une synthèse de son 6ème rapport dont les différents volets sont parus entre 2021 et 2022. Alors que l’urgence climatique est une nouvelle fois portée au centre de l’attention par les scientifiques, ce rapport a la volonté de mettre en lumière des solutions existantes à mettre en œuvre immédiatement. En effet, il synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatiques, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter. Ce 6ᵉ rapport d’évaluation constituera la base scientifique principale pour le premier bilan mondial de l’Accord de Paris qui aura lieu lors de la COP28 à Dubaï (Émirats arabes unis), à la fin de l’année 2023. Malgré un constat sombre concernant l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, des leviers concrets pour la décarbonation et l’adaptation sont pointés par le GIEC, notamment dans le secteur de la construction et de l’aménagement, grâce à une approche systémique axée sur la rénovation et l’adaptation.
Un état des lieux du GIEC sous forme d’électrochoc
Le constat est sans appel, la hausse de la température globale s’est encore accentuée. La décennie 2011-2020 a été la plus chaude depuis environ 125 000 ans en raison des activités humaines. Quels que soient nos efforts actuels, le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C dès le début des années 2030.
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont continué à augmenter fortement au cours de la dernière décennie avec en moyenne 56 GtCO2eq par an, deux fois moins vite cependant, que lors de la décennie précédente. Cette augmentation est principalement due au fait que l’amélioration de l’efficacité énergétique n’a pas compensé la hausse globale de l’activité dans de nombreux secteurs économiques. Les énergies fossiles et l’industrie restent les principales sources d’émissions. A noter, 35 à 45% des émissions sont liées à la consommation des 10% de foyers aux plus hauts revenus et surtout, la part des émissions attribuées aux zones urbaines compte pour 70% en 2020, et celle-ci continue d’augmenter.
Résultat, le changement climatique a déjà impacté l’accès à l’eau et à l’alimentation (réduction de la croissance de la productivité agricole sur les 50 dernières années), la santé (augmentation des maladies vectorielles transmises par les moustiques, hausse de la mortalité liée aux vagues de chaleur) et l’activité économique.
Et les impacts du changement climatique vont s’accentuer au fur et à mesure du réchauffement mondial provoquant des extrêmes de températures, d’intenses précipitations, des sécheresses sévères, une augmentation en fréquence et intensité des évènements climatiques rares et, surtout, l’accélération de la fonte du permafrost, de la glace de mer en Arctique, des glaciers de montagne et des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.
Le rapport du GIEC identifie notamment des seuils de réchauffement provoquant des impacts irréversibles sur la perte de la biodiversité. Certaines limites d’adaptation ont déjà été atteintes, d’autres seront immanquablement atteintes à l’échelle de l’existence humaine.
Le bâtiment, levier essentiel de la décarbonation et de l’adaptation
Le rapport du GIEC prône une action immédiate pour la décarbonisation de l’économie et l’adaptation au changement climatique, notamment dans le secteur de la construction responsable d’environ 20% des GES au niveau mondial. En effet, la construction neuve performante environnementalement ainsi que la rénovation du bâti existant permettent d’augmenter significativement l’efficacité énergétique des bâtiments et ainsi de réduire les émissions de GES du secteur.
Trois actions auxquelles contribuent activement la HQE sont préconisées par le GIEC :
- L’adaptation : Le cadre de définition de la résilience et l’adaptation au changement climatique publié par l’Alliance HQE-GBC propose une vision structurante afin d’accompagner les acteurs et leur faciliter la mise en œuvre opérationnelle dans les secteurs de la construction et de l’aménagement. Ce cadre vise à faciliter la transversalité et inciter les différents intervenants (collectivités, aménageurs, promoteurs…) à travailler ensemble. Il s’applique à différentes échelles du bâtiment, à l’aménagement et aux infrastructures et à toutes typologies d’opérations, neuves, de réhabilitation et même d’exploitation.
- Un développement résilient : La mission de la HQE est d’agir pour un cadre de vie durable en proposant des outils comme les cadres de référence HQE pour le bâtiment, pour l’aménagement ainsi que des cadres de définition de économie circulaire, de l’adaptation & résilience qui contribuent à la mise en œuvre des politiques d’adaptation au changement climatique, de protection de la biodiversité et des écosystèmes et de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour un cadre de vie durable pour toutes et tous.
- Une transformation systémique : L’ADN de la HQE s’inscrit dans une vision holistique, transversale, équilibrée et multicritère basée sur 4 engagements indissociables : Qualité de vie, Respect de l’environnement, Performance économique et Management responsable. Cette approche inclusive s’adresse à l’ensemble de l’écosystème du secteur de la construction et de l’aménagement. Elle vise à contribuer à la baisse de la demande en énergie et en matériaux, essentielle pour réduire les émissions.
En adéquation avec les ODD, la démarche pour « cadre de vie durable » de l’Alliance HQE-GBC vise à apporter des réponses concrètes aux problématiques de changement climatique, dégradation de l’environnement, prospérité, santé et bien-être, innovation développement durable des villes, en parfaite adéquation avec les ODD. L’association propose des outils qui agissent sur des leviers majeurs comme la finance verte en aidant les entreprises financières et non-financières, et leurs commissaires aux comptes à répondre aux nouvelles obligations de reporting fixées par l’Union Européenne en matière de finance durable.
Enfin, l’Alliance HQE-GBC participe à des programmes de coopération internationale, notamment sur la rénovation avec le projet NZC Rénovation au niveau européen via le réseau du World GBC dont elle est membre.